[La Voie du sabre-2] L'homme qui voulait tuer l'Empereur by Day Thomas

[La Voie du sabre-2] L'homme qui voulait tuer l'Empereur by Day Thomas

Auteur:Day,Thomas
Format: mobi
Tags: Fantasy
Éditeur: Alexandriz
Publié: 2003-01-01T23:00:00+00:00


19

Enflammée, rayonnant comme un soleil à taille humaine, je suis maintenant tout proche du but que je m’étais fixé.

Le Gardien du Lac est mort.

Abbalon est mort.

Malheureusement !

J’aurais préféré qu’il me seconde.

Mes alliés, pourtant mortels, sont d’une puissance qu’ils ne peuvent soupçonner. Il leur a suffi de quelques coups de sabre et de trois flèches pour jeter Abbalon à terre et faire de sa tête un trophée. Ils ne se sont pas rendu compte du miracle qu’ils viennent d’accomplir. Heureusement !

Ils pourraient avoir envie de s’émanciper.

Me déplaçant en volant dans les corridors et les salles de l’enfer des incendiés, j’exulte, je lève mes troupes, j’appelle mes alliés :

« Rassemblez-vous dans la salle du Gardien ! Buvez son sang versé ! Dégustez sa chair ! Rongez ses os ! Baignez-vous dans ses sources soufrées. Dévorez sa carcasse décapitée ! Copulez ! Comme des bêtes en rut ! Célébrez le retour de Prométhée ! Celui qui marche avec le feu ! Moi ! L’attente ne sera plus longue. Et quand viendra la fin de la mousson, quand octobre se retirera, couvert par la gangue sèche et froide de novembre, nous marcherons dans un air d’hiver naissant que nous rendrons caniculaire. Nous serons les quatre poings de feu qui écraseront les quatre Poissons-Chats. Nous briderons du même feu de Shikoku à Hokkaidô et la nuit ne sera plus qu’un souvenir. Nous serons les pères et les mères du jour éternel ! Nous serons le marteau qui va déformer à jamais l’enclume des mortels, leur chère terre nourricière. Et le Monde ne sera plus que feu, un second soleil pour notre jouissance éternelle ! »

Je vole, enflammé. Je lève les bras. J’embrasse le front de mes meilleurs guerriers, je caresse les seins de mes plus valeureuses guerrières. J’exhorte les uns et les autres. Je les invite, encore et encore, à former des couples.

« Rassemblez-vous ! Copulez ! »

Je longe des lacs de roche en fusion, des rivières en ébullition, des geysers de vapeur brûlante, des matrices par milliers. Je prends par la main les plus timides. Je console les plus désespérés, ceux qui sont emprisonnés là depuis la nuit des temps. Il en est même qui furent mes compagnons à l’époque du Troisième Monde ; quand il n’y avait qu’un Peuple, qu’une Langue, qu’un Territoire. Et autant de dieux que d’hommes, les premiers mêlés aux seconds.

« Tous à la salle du Gardien ! Rassemblez-vous ! »

Ma voix tonne, résonne, gronde comme une procession de volcans dans les reins d’un jeune océan. Deux cent quarante-neuf mille sept cents vingt-neuf damnés sous mes ordres, prêts à me suivre, à déferler sur le Monde quand il sera sec, débarrassé de cette engeance qu’est la mousson.

Je descends d’un niveau. Ici, entre d’immenses piliers de pierre noire, repose le charbon vif de ceux qui ont brûlé et brûlé jusqu’à ce qu’il ne reste que la poussière de leur corps, quelques os, un fragment de cœur – muscle magique, admiré depuis la nuit des temps pour sa résistance à la crémation.

«



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